Le secteur de l'imagerie médicale

Publié le 6 octobre 2023

Interview du Dr Jean-Laurent Sultan et de Charles-Henry Béglin pour La Tribune

Interview de Charles-Hnery Béglin et Dr Jean-Laurent Sultan par Gilles Leclerc

Simago  : le réseau national de centre d’imagerie médicale tourné vers l’avenir et le patient

 

Préparer l’imagerie de demain : telle est l’ambition du réseau des centres d’imagerie médicale libérale Simago. À travers ce regroupement, la société souhaite aujourd’hui apporter des réponses concrètes pour permettre aux radiologues de se consacrer pleinement à leur métier, tout en réduisant les inégalités d’accès aux soins en France. Interview avec Charles-Henry Béglin, Co-fondateur du réseau Simago.

Pouvez-vous en préambule nous en dire plus sur le réseau Simago ?

Simago est un réseau de centres d’imagerie médicale libérale et le regroupement nous permet de collaborer avec des radiologues pour les décharger des contraintes de gestion, leur permettant ainsi de se concentrer pleinement sur les soins aux patients.

Après quatre années d’existence, le réseau Simago est en pleine expansion. À ce jour, nous collaborons avec plus de 200 radiologues répartis dans 83 centres d’imagerie médicale en France et en Italie. Nos centres accueillent environ trois millions de patients chaque année.

Concrètement, à quels enjeux permet de répondre ce nouveau réseau de centres d’imagerie médicale libérale ?

L’imagerie médicale est confrontée à des défis démographiques, organisationnels et technologiques. Le regroupement au sein d’un réseau tel que Simago doit permettre d’adresser ces enjeux.

Sur le plan démographique, la demande en imagerie médicale augmente en raison du vieillissement de la population et de l’évolution des protocoles de soins. Un diagnostic plus précis permet en effet un traitement plus efficace et plus rapide. Cependant, le nombre de radiologues n’augmente pas aussi rapidement, créant une contrainte de temps pour les médecins. En se regroupant, nous offrons aux radiologues la possibilité de se libérer des tâches administratives pour consacrer davantage de ce temps gagné aux soins des patients.

D’un point de vue organisationnel, les centres d’imagerie médicale ont évolué et sont devenus de véritables PME employant entre 40 et 100 personnes. Ils doivent gérer des problématiques complexes en matière de ressources humaines, d’investissement, de réglementation et de qualité. Nous mettons à leur disposition une équipe d’experts pour les accompagner dans ces domaines. Sans le regroupement, nous n’aurions pas les moyens économiques pour salarier ces experts et la conduite de l’activité médicale sur les territoires serait impactée défavorablement.

Enfin, sur le plan technologique, l’émergence de la téléradiologie et de l’intelligence artificielle crée des inégalités de soins sur le territoire. Notre regroupement permet de mutualiser les investissements en équipements et en technologie, afin de garantir une qualité de soins homogène sur l’ensemble du territoire. Nous prévoyons d’investir plus de 100 millions d’euros dans nos plateaux d’imagerie au cours des cinq prochaines années.

Face aux inquiétudes de certains professionnels du secteur à voir émerger de nouveaux acteurs du regroupement, quelle réponse leur apportez vous ?

Le secteur de la radiologie est en pleine transformation avec l’émergence de nouveaux acteurs comme Simago, que l’on qualifie d’acteurs du regroupement. Il faut comprendre que le mouvement d’association entre radiologues existe depuis plus de 50 ans et que nous ne faisons que poursuivre cette tendance. Cependant, la complexité croissante de l’organisation nécessite l’intégration d’autres acteurs en plus des radiologues.

Face à cette nouveauté, il y a en effet des inquiétudes de la part de certains professionnels quant à l’indépendance médicale. C’est pour cela que chez Simago, nous avons mis en place des garde-fous afin que les médecins conservent leur indépendance médicale : les médecins sont associés et ne sont pas salariés ; ils décident entièrement de la manière dont ils exercent, selon quel planning, quelle organisation médicale et quels sont les associés radiologues qui exercent à leur côté.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le fonctionnement économique du réseau Simago ?

Sur le plan économique, Simago n’est ni un groupe de cliniques, ni un fonds d’investissement. Nous nous positionnons comme une troisième voie dans le secteur de l’imagerie médicale. Nous nous associons aux radiologues de manière minoritaire, ce qui nous permet de mutualiser les ressources et l’expertise. De plus, + de 70% de nos associés ont investi dans Simago, et nous avons également accueilli Ardian, un partenaire financier français, en tant qu’actionnaire minoritaire qui nous aide dans le financement de notre développement. Le capital de Simago est majoritairement détenu par les radiologues et l’équipe de direction.

Une vision à long terme qui repose aussi sur la qualité des soins proposés ?

Notre vision à long terme repose sur un triptyque :

  • la qualité des soins
  • l’excellence de notre communauté de radiologues
  • l’amélioration du parcours de soin du patient.

Nous investissons dans la formation continue de nos équipes et dans les technologies de pointe pour garantir la meilleure qualité de soins possible. Nous œuvrons également pour rendre notre mode d’association attractif pour attirer les meilleurs professionnels du secteur, nous recréons du lien entre les radiologues là où le mode d’exercice libéral avait tendance à créer un certain isolement. Enfin, nous améliorons constamment le parcours patient, de la prise de rendez-vous à la restitution des résultats, pour rendre le parcours de soins le plus agréable possible.

En tant que réseau des centres d’imagerie d’exercice libéral, nous avons mis en place un projet médical solide qui vise à assurer des soins de qualité, en augmentant l’équité des soins sur tout le territoire français pour une meilleure justice en termes de santé.